Où est Gilad Shalit ?

Comme tous les matins, je me suis réveillée tout à l'heure avec le bruit familier des avions de Tsahal qui passent...

C'est un bruit qui me rassure. Je sais où ils vont. Ce qu'ils vont faire.

Mais ce matin, comme tous les matins, il faut réadmettre l'impensable. Le cerveau en se ''réinitialisant'' au sortir du sommeil se réapproprie les données, les faits. Il les fait revivre. Fait une sorte de ''refresh''. Au réveil, il y a cette pensée effroyable, cette douleur qui vous assaille, ah oui, c'est vrai, nous sommes en guerre, et ce carnage qui a eu lieu dans les kibboutzs, jusqu'ici, à Ofakim, (c'est à un quart d'heure de voiture de la maison) dommage, ce n'était pas un cauchemar. 

C'est l'horrible, l'impensable, l'intolérable réalité, les pogroms recommencent, les nazislamistes remplacent les soldats allemands, les Einsatzgruppen, ce n'est plus à Varsovie mais dans les kibboutzs et les villages d'Israël que l'on assassine, viole et torture. Que l'on égorge les parents devant leurs enfants.

Ceux qui refusent les comparaisons avec la Shoah ont sans doute raison. Pendant la Shoah, les massacreurs ne poussaient pas le bouchon jusqu'à filmer la scène avec le téléphone portable de la victime pour l'envoyer à sa famille.

Et puis il y a cette pensée lancinante, les otages, enlevés depuis le 7 octabre. Où sont-ils, sont-ils seulement encore vivants ? Comment sont-ils traités ? Les enfants ? La mamie enlevée dans son kibboutz, rescapée de la Shoah ?

Quand la manipulation va t-elle commencer ? Que vont exiger ces barbares sans âme en échange de leur libération ? Une vidéo circule déjà, une jeune fille, blessée, otage, est filmée pendant qu'on la soigne, qu'on lui bande le bras. Opération de communication visant à faire passer le message ''voyez, on est humains, on est sympas !'' Dieu seul sait, une fois la vidéo tournée, de quelle manière on la tourmente.

Je tremble en pensant au chantage pervers que ces bourreaux sans âme vont exercer sur les familles, et sur le peuple tout entier en diffusant d'autres vidéos, et sur le genre d'exigences qu'ils vont soumettre au gouvernement. Qu'est donc devenue l'affirmation traditionnelle d'Israël, ''On ne négocie pas avec des terroristes ?''

On leur a remis l'eau, à Gaza. C'est incroyable, cette clémence vis à vis de ces monstres.

Aide humanitaire et droit de la guerre sont les deux mamelles auxquelles on nourrit la Bête Immonde qui croupit à Gaza, au lieu de la chasser de chez nous, ou de la laisser crever de faim et de soif, ou sous les bombardements.

L'avion de Biden vole vers Israël.

Un père, en apprenant que sa petite fille de huit ans était morte, a remercié le Créateur. Car la mort vaut mieux que la torture ou le viol collectif. Les otages ? Mon cerveau semble bugger. Processus d'évitement. Il refuse de penser à leur sort et à ces monstres sans âme qui ont, avec ces femmes et ces enfants tombés entre leurs mains, de quoi satisfaire leurs pulsions de mort, et leurs besoins sexuels. Il paraît qu'ils ont kidnappé aussi des soldats. Pareil, je n'ose penser au genre de traitements qui leur sont réservés. Morceaux de choix, ils reçoivent à n'en pas douter un traitement de faveur. Maudite imagination. Je me dis pourvu qu'ils soient morts. La mort vaut mieux que la torture, non ? Mais ils sont sûrement morts, et tant mieux.

A moins qu'ils les gardent vivants pour pouvoir les échanger ?

Je pense à Gilad Shalit, depuis que j'ai su qu'ils avaient pris des otages. Où est-il, pourquoi se manifeste t-il de manière si parcimomieuse?

Il s'est borné en effet à exprimer l'espoir ''que les personnes enlevées retrouveraient leurs familles le plus vite possible'' selon Israël Hayom lundi. Netanaël Rodinski écrit ''Je serais heureux que notre cher Gilad Shalit parle aux familles des personnes enlevées et leur donne une lueur d'espoir, car vivre ainsi avec le doute sur ce qui leur arrive là-bas équivaut à la mort", a-t-il écrit pour ceux qui le suivent sur Instagram.

Pourtant, il en aurait des choses à nous dire, Gilad, sur le Hamas, lui qui a survécu à cinq ans de captivité chez eux. Lui qu'on a libéré contre 1027 salopards qu'on a fait sortir de prison. Qu'on a laissé s'échapper. Et qui ont recommencé. Parfois dès leur libération. Il y a dix jours, ils ont sévi de manière effroyable. En libérant ces gens on a libéré le diable et tout son enfer de flammes, de douleur, de désolation et de mort. Ils ont attaché des enfants ensemble et les ont brûlés vivants.

Hasard ou ironie du calendrier...

Aujourd'hui 18 octobre 2023, c'est le 12ème anniversaire de la libération de ce soldat franco-israélien,  enlevé en 2006 dans son tank, près de la fameuse clôture de sécurité qui sépare Gaza d'Israël, alors qu'il était en mission de surveillance. Le Hamas l'avait enlevé et détenu pendant cinq ans. 

Cette libération porta même un nom, Opération Rachat du Premier-né...



Ce Rachat du Premier-né est à la fois une coutume et une mitsva dans la tradition juive : à trente jours, tout mâle nouveau-né doit être racheté, à l'occasion d'un repas de fête, pour remercier Dieu d'avoir épargné les premiers-nés juifs pendant les plaies d'Egypte : la dernière des dix plaies envoyées par Dieu aux Egyptiens. Traditionnellement le père de l'enfant le rachète au Cohen pour le libérer du service au Temple. Il s'acquitte en quelque sorte d'une dette symbolique.

 "Car tout premier-né m'appartient chez les enfants d'Israël, homme ou bête; le jour où je frappai tous les premiers-nés dans le pays d'Egypte, je me le consacrai." (Nombres 8,17).  

Le nom de l'opération, emprunté à la Bible, montre à quel point retour du soldat était devenu crucial.

Gilad Shalit était devenu un symbole. Le fils de tout le monde. Le fils du pays. L'opération était déraisonnable mais finalement, elle eût lieu, et Gilad, dont tout le pays réclamait le retour à la maison, fut effectivement échangé contre 1027 prisonniers palestiniais.

C'était devenu un devoir sacré. Cette opération intervint après des années de negociations avec les terroristes. Les tractations avaient été longues et difficiles. Il y avait eu marchandage, d'abord 477 terroristes femmes, libérées contre une cassette d'images de lui, une ''preuve de vie''et puis, ils avaient exigé davantage... Encore 550 terroristes. Des hommes, cette fois.

Israël avait cédé. 

C'était complètement déraisonnable mais Bibi, en bon populiste, et désireux de satisfaire son peuple, accepta cette transaction insensée. Pire, il l'organisa. Pour faire plaisir à Noam, le père de Gilad, il promit, pour ''après les fêtes'', le retour du soldat à la maison. Les fêtes de Soukkot...  A deux jours près, les dates de la libération de Gilad Shalit et celle du massacre d'il y a onze jours correspondent. Ce n'est évidemment ni un hasard, ni une coïncidence, et sur le plan symbomique, c'est énorme.

C'est encore plus énorme quand on compare effectivement les dates juives : le 18 octobre, en 2011, c'était la fin de Soukkot, le 20 Tishri 5772. Et le 7 octobre dernier, le jour du massacre, nous étions le 22 Tishri... 

Le Hamas nous a rendu Gilad. Mais à quel prix !

Il y a douze ans, Bibi est allé chercher lui-même Gilad Shalit, otage du Hamas. Lequel avait d'abord été transféré en Egypte. Puis dans une base de l'armée. Il s'était déplacé pour le ramener lui-même à la maison. Et pour être, lui aussi, un héros d'Israël. Comme son frère Yoni, parachutiste en 67 et décoré pour sa bravoure en 73. Qui avait réussi un véritable exploit en montant une opération pour aller libérer les otages à Entebbe en juin 76. Sauf que Yoni avait imaginé un stratagème, pensé hors de la boîte... Israël avait fait semblant de céder aux terroristes, en montant en réalité une audacieuse opération de sauvetage des otages en Ouganda. Opération couronnée de succès. Dirigée par Yoni Netanyahou. 

Mais il y laissa la vie. Il avait trente ans.

Il est onze heures. Biden est en train d'atterrir en Israël.

Son discours,après l'atroce massacre de Shabbat, était juste et bien écrit. Mais j'ai trouvé son insistance à vouloir nous faire respecter le ''droit de la guerre'' pathétique et même, révoltante. A priori je vois pas pourquoi il faudrait respecter le droit de la guerre face à des gens qui eux-mêmes ne la respectent pas. Je me souviens des cessez-le-feu qu'on nous imposait sans cesse pendant l'été 2014; de ce malheureux soldat, mort de l'avoir respecté, ce fameux droit de la guerre, si important pour Biden et pour le monde et la camarade Opinion internationale...

Un énième cessez-le-feu venait d'entrer en vigueur, je me souviens, un vendredi matin de l'été 2014. 

Il s'appelait Adar Goldin. Il avait 19 ans. Il a posé son arme. Et les gens du Hamas sont venus l'assassiner dans un tunnel. 

Sa mère n'a enterré qu'un cercueil vide, car elle n'a jamais pu obtenir qu'on rende le corps à la famille.

Ils s'en fichent bien, qu'on détruise Gaza. C'est devenu une ville souterraine, avec des centaines de kilomètres de ''métro''. Ils vivent en dessous, avec leurs réserves d'eau, de nourriture et de roquettes. C'est là qu'ils détiennent les 199 otages enlevés le 7 octobre. On a découvert l'existence de ce réseau de tunnels pendant l'opération Tsouk Eitan (Bordure protectrice) il y a 9 ans.

Ce n'était pas la guerre, alors, mais une opération contre le Hamas. On a bombardé quelques ''sites stratégiques''. Des immeubles vides en général. On n'a jamais, à ma connaissance, visé sciemment des civils ou des hôpitaux. Au contraire, les soldats d'Israël poussent la civilité jusqu'à prévenir, avant de bombarder. Franchement, c'est nul, où est l'effet de surprise, et quel intérêt de préserver la vie des criminels et de leurs complices ? Je précise en passant que l'explosion de l'hôpital de Gaza, hier soir, est due à un tir du Jihad Islamique, une autre bande d'enc d'anus dilatés de vermines et j'allais oublier les Brigades al-Kassam -décidément Gaza grouille d'assassins et de bandes du crime organisé- et non aux avions de Tsahal.

Tollé international, Tsahal bombarde les hôpitaux ! N'importe quoi ! Comme si une part importante des roquettes qu'ils nous envoient ne leur retombait pas sur la gueule le coin de la figure !

C'est quand même pas de ma faute s'ils savent pas viser ces brèles ! Et s'ils placent des caisses de dynamite dans leurs hôpitaux !

Le prochain envoi raté d'une de leurs satanées roquettes retombera fatalement un de ces quatre matins sur la mosquée d'Omar. Vous savez ce machin doré, cette coupole kitsch construite sur le Mont du Temple. Que leur déluge d'al-Aqsa continue à se retourner contre eux ! A les brûler, et qu'ils aillent tous en enfer, amen.

A nos soldats, force et courage. Dieu fasse qu'on ne vous envoie pas dans ce coupe-gorge souterrain, amen ouken hi hiyé ratson.

Beershéva, 18 octobre 2023, 3ème jour du mois de Heshvan 5784



Commentaires

  1. Si Israël va jusqu'au bout, il n'y aura pas de chantage. Il faut absolument résoudre cette affaire, quelle qu'en soit l'issue. Bien sûr, le mieux serait de les ramener vivants. Et certainement pas en cédant en relâchant des assassins dans la nature. Pourquoi la question des assassinats perpétrés par les 1000 et quelques tueurs relâchés par Netanyahou n'est-elle jamais évoquée ?
    Les accords d'Oslo, le processus de guerre engagé par Rabin et Pérès, que la mémoire collective les remette à leur place réelle, ont porté un très mauvais coup à Israël.
    Et puisqu'on parle des deux opérations Netanyhaou, et surtout le fait que ce sont deux frères, il faut comprendre que c'est plus que symbolique.
    Que tous les généraux qui continuent avec leur Tsava 'Hazak se calment un peu.
    Avec Yoni Netayahou, Tsahal est allé récupérer des otages sur un autre continent, à des milliers de kilomètres d'Israël.
    Avec BB Netanyahou, Chalit qui se trouvait à une distance parcourable à pied n'a pas pu être libéré par Tsahal.
    Il faut absolument que Tsahal pourchasse ces bêtes immondes et ramène les otages, morts ou vifs, car, comme tu le dis si bien, c'est malheureux à reconnaître, mais vivre dans ces conditions est pire que la mort.
    Mais avec Netanyahou, ce n'est pas gagné.

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    1. Rajoute, dans la liste des erreurs terribles que nous payons, hélas très lourdement, aujourd'hui, le désengagement de Gaza et l'expulsion des Juifs du Goush Katif en 2005. Il faut reprendre Gaza et l'annexer après la guerre.🙏💙
      En finir avec le Hamas et la Cause palestiniaise qui cause tant de mal depuis 60 ans !

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