Israël, France, même combat ? 1/2
En France comme en Israël, ça manifeste à tour de bras depuis des semaines. Les Français sont mécontents et même, exaspérés : les manifestations et les blocages se succèdent, les sujets ne manquent pas, la guerre en Ukraine, les restrictions imposées aux Européens, l'énergie, les retraites, le climat...
Mais en France comme en Israël, le sujet principal de la grogne populaire, c'est une réforme.
En effet, la réforme des retraites imposée par micron premier, et dont les gens, majoritairement, ne veulent pas, a fini par être décrétée à coup de 49/3 le mois dernier, un abus de pouvoir qui a mis le feu aux poudres. La colère ne passe pas : aujourd'hui, jeudi 13 avril, c'est la douzième grande manifestation organisée à l'échelle nationale en France et dans les colonies, Antilles en tête. Cet après-midi, les manifestants se sont retrouvés place de l'Opéra et le cortège est parti en direction de la place de la Bastille.
Chez nous, les manifestations se sont calmées pendant les huit jours de la Fête de Pessah. Mais les ''tout sauf Bibi'' qui l'ont assez mauvaise depuis qu'ils ont perdu les dernières élections, continuent de hurler à la dictature, à la disparition de la démocratie. Le gouvernement serait devenu fasciste : la réforme judiciaire est percue comme une atteinte insupportable à la démocratie par une partie de la population, ainsi qu'à l'international. Personnellement ces clowns me font doucement rigoler, parce qu'on les a pas beaucoup entendus, quand l'Etat d'Israël et Pfizer se sont accoquinés pour faire ensemble du bizness et qu'ils nous ont forcés à aller nous faire injecter une saleté expérimentale, fin 2020, faute de quoi, plus de concerts, plus de restaus, plus de boulot...
Et ça, c'était pas du tout fasciste, pas du tout de la dictature, non, non...
En France, en revanche, les gens ont toutes les raisons je crois de manifester leur colère, vu le gigantesque foutage de gueule abus que constitue cette réforme des retraites que micron 1er veut leur imposer; et puis les tarifs scandaleux de l'énergie, les commerces qui ferment faute de pouvoir payer leurs factures, la faillite des indépendants, des petits commerçants, des boulangers... Je suis avec un grand intérêt, via Youtube, Florian Philippot et ses Patriotes, qui appellent à la destitution de micron 1er depuis des semaines, et à la sortie de la France de l'Otan. Et de l'Union Européenne, qui entraîne chaque jour que Dieu fait le pays un peu plus vers la guerre et la ruine.
Israël et la France semblent, à l'heure actuelle, aux prises avec exactement le même genre de problème : une réforme imposée par le gouvernement (démocratiquement élu, faut-il le rappeler ?) rejetée par une partie de la population, qui n'en veut pas et le fait savoir.
Heureusement, Bibi n'est pas Macron, la différence d'envergure entre les deux hommes est criante : alors que celui-ci s'obstine à ne pas entendre la contestation et méprise le peuple français, celui-là a accepté de geler la réforme ''pour ne pas que le peuple d'Israël continue de se déchirer'' a t-il précisé. Evidemment s'il retire, c'est qu'il a l'intention d'y revenir, comme il l'a d'ailleurs annoncé. C'est une trève. Et politiquement, c'était bien joué. Il a l'expérience des grands hommes d'Etat, ce qui n'est pas le cas de micron 1er, relativement jeune et sans expérience, hormis celle qu'il a acquise dans le secteur de la finance, (laquelle lui a permis de s'enrichir en négociant un truc chez Nestlé, je crois) et que la souffrance actuelle des Français n'empêche apparemment pas de dormir : il a toujours très envie manifestement d'emmerder les Français, parce que ça doit le faire jouir ce type a un fonctionnement pathologique, que c'est un malfaisant qui se comporte comme un tyran narcissique et orgueilleux. Placé là où il est par le pouvoir mondialiste et européiste qui l'a mandaté pour mettre la France en liquidation, il s'acquitte de sa tâche consciencieusement, si tant est qu'on puisse utiliser cet adverbe pour parler d'un individu qui manifestement n'en possède pas vraiment une, de conscience.
Quelles sont les options, en France ? Il y a eu une grève générale, il y a un mois. Le 7 mars... Hasard du calendrier ou choix délibéré, en tout cas, la date était super bien choisie, j'ai trouvé... c'était le jour de Pourim ! Le jour où chez nous l'on rigole de ce monde qui marche sur la tête, où l'on se déguise et festoie entre amis, en souvenir du retournement de situation qui sauva les Juifs, grâce au courage de Mordéchaï et à celui d'Esther, du temps où l'Iran s'appelait la Perse. Et où l'on boit jusqu'à ne plus pouvoir distinguer entre le bien et le mal...
Une autre grève générale a eu lieu, trois semaines plus tard, le 28 mars. En Israël, la seule menace de lancer une grève générale, lancée par la Histadrout, l'Union Générale des Travailleurs, a suffi à faire reculer le gouvernement, largement majoritaire à la Knesset, avec une coalition disposant de 64 sièges sur 120. (Je dis "largement" car ces dernières années c'était plutôt 61/59)
En France, les députés qui soutiennent micron sont en infériorité numérique. Mais comme les groupes parlementaires d'opposition ne parviennent toujours pas à s'unir, la motion de censure n'est toujours pas votée, le président n'est toujours pas destitué. La dernière motion a d'ailleurs bien failli passer et micron a eu chaud aux fesses... Comme dit mon père,
"Le coup passa si près que le chapeau tomba."
C'est demain, vendredi 14 avril, que le Conseil Constitutionnel doit rendre son verdict. Je trouve qu'il y a relativement peu de chances pour que les Sages la déclarent inconstitutionnelle, vu la composition de la fine équipe... Ils n'ont pas bougé quand la loi sur l'extension du passe sanitaire a été imposée aux Français le 4 août 2021. Rappelez-vous, malgré le dépôt d'un millier d'amendements, cette loi inique et celle imposant la vaccination obligatoire des soignants était passée crème !
Des voix se font entendre, en France, pour relever le fait que ces neuf "Sages"sont politisés, et pour critiquer la manière dont ces Sages sont élus. Dont celle de Florian Philippot qui relèvait hier sur Cnews qu'il faudrait que le Conseil Constitutionnel soit un peu plus représentatif du peuple de France. Il faudrait ''des Français tirés au sort, à chaque loi...'' Voilà une idée qu'elle est bonne !! Car le problème, qu'il s'agisse de la Cour Suprême en Israël ou du Conseil Constitutionnel en France, n'est-ce pas que les juges ne sont pas neutres ? Et comment le seraient-ils, vu qu'ils sont nommés par le Président de la République ? Comment espérer qu'ils puissent se prononcer de manière indépendante ?
Ce passage sur la nomination des juges a évidemment fait tilt à mes oreilles d'Israélienne, car le débat sur la Cour Suprême porte justement sur cet aspect crucial, la composition de la Commission chargée de nommer les juges. Car au fond, que reproche t-on en Israël à la Cour Suprême ? D'être coupée du peuple. Ne ne plus le représenter. D'être une sorte de secte, avec des grands prêtres de la Justice se cooptant entre eux. Des grands prêtres, oui, mais de gauche... A une écrasante majorité. Il est évident que Bibi ne peut que vouloir se libérer de cette instance castratrice, ce ''sur-moi tout puissant'' comme disent les psychanalystes, qui entrave le ''moi'', le contrôle et l'empêche d'agir, ficelé qu'il est à une instance supérieure qui le gêne, voire, le paralyse. Relisez Freud, le ça, le moi et le surmoi. La base. Pour ceux qui, comme moi, aiment bien ''psychologiser''😏💭
D'ailleurs, en y réfléchissant, c'est exactement ça, non ? En s'arrogeant le droit de juger des lois (votées par les députés de la Knesset) et les estimer convenables ou pas, (principe de raisonnabilité) et de censurer celles qui ne le sont pas, la Cour Suprême joue exactement le rôle du censeur, dans le psychisme, une sorte de barrière morale qui n'autorise pas certains désirs du moi, et certains éléments du ça, parce que moralement elle les juge ''pas convenables'' : elle inhibe l'action du moi, c'est à dire, en l'occurrence, du gouvernement de Bibi. Qui a raison selon moi de vouloir s'en émanciper, non qu'il veuille supprimer ce sur-moi gênant, ce qui équivaudrait à se revendiquer psychopathe, et totalement désinhibé ! Non, ce qu'il veut, c'est rééquilibrer les rapports de forces entre Knesset et gouvernement, actuellement entravé par un surmoi ayant pris trop d'importance, avec comme résultat l'inhibition de l'action, le conflit, et la souffrance.
Notre moi est une combinaison de forces : l'on est équilibré si ces forces entre ça, moi et surmoi sont... en équilibre. La Cour Suprême a pris trop de pouvoir, devenant un véritable tyran. Et c'est un problème sérieux, auquel il faut remédier. Mais n'est-ce pas finalement exactement le même problème avec le Conseil Constitutionnel ? Qui a à sa tête un dénommé Fabius, un personnage pourri de conflits d'intérêts ? Ecoutez à partir de la 8ème minute de ce ''débat'' sur Cnews d'hier mercredi :
https://www.youtube.com/watch?v=Rb-L6f-g1Lw
Le passage où Philippot parle de la défiance vis à vis des institutions est incroyable, surtout parce que l'ensemble des journaleux, sur le plateau, se récrie, outré et pleins de vertueuse indignation, montrant qu'ils sont bien les Nouveaux chiens de garde dont parle Serge Halimi. (excellent bouquin)
Que diront les neuf Sages demain ? Vont-ils se livrer à une censure totale ou partielle, ou vont-ils décréter la loi constitutionnelle et basta ? Car je viens d'apprendre que la censure peut être totale ou partielle, en lisant cet article détaillé et très intéressant :
Je crois qu'étant donné la composition de la Cour, c'est peu probable qu'elle contredise micron, et surtout, qu'il y a de fortes chances pour qu'elle se prononce contre le Référendum d'Initiative Partagé, car si le peuple vote, ç'en est fait de la réforme... Et cette réforme, micron la veut, il la lui faut, pour l'apporter à ses maîtres, les européistes, les mondialistes, et autres propriétaires de fonds de pension, qui sont très puissants et organisés, et qui ont décidé de faire main-basse sur les retraites, apparemment pour privatiser le système, comme tout le reste !
Ainsi, le conflit risque de s'éterniser, le pouvoir misant sur un pourrissement des mouvements de protestation. Mais en attendant le verdict du Conseil Constitutionnel, demain, on peut toujours se bercer d'illusions... Il reste quelques heures... Quant aux discussions sur la réforme de la Cour Suprême, elles doivent reprendre après Yom Atsmaout, le Jour de l'Indépendance : nous fêtons ici les 75 ans de la création (ou re-création d'ailleurs) de l'Etat d'Israël, les 25 et 26 avril prochains. Bonne soirée à tous.
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