L'esprit Charlie expliqué aux Israéliens



Il y a des gens qui se souviennent très exactement de ce qu'ils faisaient quand ils ont appris que des avions avaient foncé dans les grattes-ciel du World Trade Center, un certain onze septembre. 

Je ne vous en parlerai pas, vu que je n'ai appris la terrible nouvelle que plusieurs jours après la catastrophe : vivant à cette époque sur la Côte-Est de la Calédonie dans une région qu'on appelle "la brousse", sans télé ni radio, et bien sûr, sans internet, je n'ai eu connaissance des attentats qu'en allant au ravitaillement dans un village voisin, mais relativement distant, après une heure et quart d'une route en lacets, quelques jours plus tard : en arrivant à l'épicerie,  voilà que j'entends les gens parler d'une ''catastrophe terrible'', d'un ''horrible malheur'', je m'enquiers, pose des questions, - mais comment, t'es pas au courant, t'as pas vu les tours, à la télé ?

- Non, pas vu, quelles tours ? Qu'est-ce qu'il y a eu ?? On m'envoie chez Banu, l'unique hôtel-restaurant du village, je m'installe devant un café et la télé, et en voyant soudain ces images, qui tournaient en boucle sur toutes les chaînes depuis 48h, j'ai cru à un nouveau Spielberg... Mais ce n'était pas des effets spéciaux, hélas, c'était réel, des gens sautaient dans le vide pour échapper aux flammes, les tours s'effondraient comme du carton-pâte après avoir été percutées par des avions qui leur fonçaient dessus...

En revanche, le jour de l'attentat chez Charlie, je me souviens que j'étais montée dans un taxi et que le chauffeur, après m'avoir écoutée lui indiquer l'adresse, et avoir souri de mon accent français, me fit soudain signe de me taire, coupant net mes récriminations au sujet du balagan qu'il y a en Israël, spécialement à la banque et au supermarché, ''chut, il est chez toi, là, le balagan... Ecoute !'' Et il avait monté le son de la radio.

Le journaliste de Kol Israël décrivait une fusillade, il y avait des morts, c'était un attentat islamiste, mais je n'arrivais pas à comprendre où c'était, à part que c'était à Paris que ça avait eu lieu, il y avait environ une heure, on entendait revenir ''11ème'', et puis le gars a dit que c'était dans un journal, alors j'ai pensé à Charlie... J'ai dit au chauffeur c'est à ''Charlie Hebdo ?''  Et son visage s'est éclairé, oui, c'était le nom qu'ils avaient donné, exactement, Charlie Hebdo. On ne savait pas exactement le nombre de morts, il y en avait plusieurs... Arrivée chez moi, je me suis jetée sur l'ordi, j'ai tapé attentat chez Charlie sur Goûts-Gueules, et j'ai trouvé les terribles nouvelles... Ma mère m'a appelée, pleine d'appréhension, sachant que j'ai acheté ce journal, chaque mercredi, pendant des décennies, quand j'étais en France, et trimballé ma collection de Charlie d'un appart à l'autre... J'ai toujours aimé l'humour noir, la crudité des dessins, la hardiesse des propos tenus, le vent de liberté iconoclaste qui soufflait dans les articles décoiffants que j'ai toujours adoré lire.

Vous imaginez sans peine l'état dans lequel la nouvelle m'a mise. 12 morts. Un carnage. Charb, Cabu, Wolinski... Des gens sympas et rigolos, en train de s'esbaudir autour d'une table en préparant le prochain numéro de leur canard, comme des collégiens jamais grandis, en train de bosser pour ajuster textes et dessins comme un musicien qui essaie de faire coller paroles et musique, assassinés par quelques rafales de mitraillettes. Exécutés collectivement pour crime de lèse-prophète de l'islam. Hallucinant.  Rigoler n'est pas envisageable en islam. Surtout pour certains.

On ne rigole pas non plus du nouveau Veau d'Or, le vaccin de Pfizer, le nouveau prophète ici en Israël, c'est très mal vu. Le professeur Cyrille Cohen, cet oiseau de malheur invité quotidiennement pour caqueter sur les plateaux télé pendant la plandémie, non-content de qualifier les récalcitrants d'irresponsables et d'imbéciles réfractaires au Progrès, s'est même fendu de quelques vidéos rageuses l'été dernier sur son compte Facebook, pour nous traiter de complotistes et de criminels. J'espère qu'il aura bientôt à répondre de ses propos devant un tribunal, car ça n'a pas suffi à cet abruti d'insulter ceux qui ne se conformaient pas à ses recommandations imbéciles et intolérantes, il s'est tu avec application sur les dangers de l'inoculation obligatoire : il n'a jamais rien dit que je sache à propos de la proportion effarante d'effets secondaires des vaccins, de tous les gens qui sont morts après l'injection, des jeunes surtout, et même des enfants. De la reprise foudroyante de cancers chez des gens qui l'avaient vaincu, de l'épidémie de cardiopathies, myocardites et crises cardiaques. Non-assistance à personnes en danger. Trahison du serment d'Hippocrate. C'est une double-faute impardonnable et qui sera sanctionnée j'en suis certaine, même si hélas d'innombrables victimes mots des injections expérimentales se sont tues à jamais et ne seront donc pas en mesure de témoigner.
En ce qui concerne le chantage au passe numérique, il n'a pas été réellement dénoncé ici en Israël, où les ''cartoonists'' semblent se consacrer à illustrer uniquement le conflit avec les Palestiniais. Rien ou si peu sur cette monstruosité de passeport sanitaire et l'immonde chantage au retour à la vie d'avant sous conditions : que les doses de poison expérimental soient dûment injectées. C'est pourquoi j'ai pris la peine d'adapter ce dessin de Charlie, très parlant.
En effet, la population israélienne a marché à fond dans la combine du tav yarok, le passe vert numérique, les gens sont allés se faire faire piqûres et rappels sans poser de questions. Nous sommes une infime minorité à avoir flairé l'arnaque des prétendus vaccins et celle des tests - un juteux bizness pour Big Pharmac ces tests- et avoir refusé les injections expérimentales de protéine de virus. Entre dix et quinze pour cent de la population tout au plus.
Les autres, accros à l'avion, au ciné et au restau (les trois rubriques qui apparaissent dans la mangeoire du couple à genoux, sodomisé par les bottes de Macron, qui les fait avancer à coups de fouet vers le retour à la vie d'avant...) ont docilement accepté de présenter un passe, partout... Au théâtre, au concert, à l'hosto... La majorité des gens n'y a vu aucun chantage, ce qui est quand même hallucinant. Je n'ai pas résisté au plaisir d'aller les asticoter un peu dans les files d'attente pour l'opéra et le théâtre, en leur demandant s'il trouvaient normal qu'une partie de la population soit ostracisée et privée de vie sociale et professionnelle pour avoir refusé un traitement expérimental. Mais la réponse était souvent la même, seul le vaccin pouvait nous sauver, et si je ne voulais pas le prendre, et accepter de me conformer aux ordres du gouvernement, c'était tant pis pour moi, j'avais fait le mauvais choix. Si je ne pouvais pas entrer avec eux dans la salle de spectacle, c'était mon choix, et moi seule j'étais à blâmer.
Ce dessin de Charlie a eu un vif succès auprès de ma bande de copains complotistes, ravis de sa crudité explicite (on est loin des dessins cul cul la praline de Shlomo Cohen) et de la dénonciation sans détour du chantage gouvernemental : à la place de Croncron 1er on peut facilement imaginer Bennet. Je l'ai diffusé sur un maximum de groupes Whatsapp, pour qu'il fasse marrer un maximum de gens. Les occasions de se marrer se font rares. 
L'obligation de la présentation du tav yarok a été annulée ainsi que celle du port du masque il y a quelques semaines mais leur retour n'est probablement qu'une question de temps.
S'il se passe quelque chose, on vous l'dira ! 
En attendant, bon courage à tous, et shalom.

Beershéva, 13 juin 2022

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