Bibi et Pfizer sont dans un bateau...

Depuis quelques jours, une question me poursuit : pourquoi les Israéliens ont-ils été choisis pour tester le nouveau vaccin de Pfizer ? Pourquoi ces messieurs des laboratoires ont-ils élu le petit pays des Juifs pour leurs essais cliniques ?

C'est la question que je me pose, moi, comme bon nombre de mes compatriotes, j'imagine. Il y a quelques jours, on apprenait qu'il y avait bel et bien eu une entente entre Bibi et Pfizer, lesquels ont passé un deal, moyennant quoi Israel s'engageait, après avoir reçu la priorité pour obtenir les vaccins, à communiquer des données au laboratoire. Des ''datas'' comme disent les informaticiens. 

Bibi a résumé en disant qu'Israël partagera avec Pfizer et le monde entier l'ensemble des données pouvant aider à mettre au point des stratégies pour vaincre la maladie. Cet accord, a t-il précisé, a pour but de faire d'Israël le premier pays au monde à sortir de l'épidémie.

Notre pays a t-il été choisi pour sa petite taille ? Y a t-il eu des pressions ? Et surtout, pourquoi cette vaccination a t-elle eu autant de succès ?

Je me dis que si beaucoup ici ont couru se faire vacciner, c'est que Bibi l'a exigé. Mais il semble que les gens étaient largement demandeurs. Pour d'autres, c'était pour faire comme tout le monde. Effet domino. Tu le fais/je le fais/on le fait... Les confinements successifs (le troisième s'est terminé avant-hier dimanche) port du masque et mesures de distanciation, toutes ces mesures ont été globalement plutôt bien respectées... Il faut dire que le matraquage gouvernemental a été intense, agressif et non-stop. Via la télé, principalement, mais aussi la radio et internet, les affichages muraux, les placards abris bus... Via les Koupot holim, c'est à dire les Caisses d'Assurance maladie, qui ont appelé leurs assurés pour leur proposer un rendez-vous pour aller se faire faire l'injection. Les Israéliens sont conformistes, pour ne pas dire, moutonniers. Ils ont l'habitude d'obéir... Formatage de l'armée ? Trois ans pour les garçons, deux pour les filles, ça doit laisser des traces, non ?

Il y avait aussi ce marketing de la peur, ce conditionnement intense auquel tous les citoyens en Europe, en Amérique, en Australie et partout où le vaccin devait être commercialisé ont été soumis massivement, intensivement, pendant près d'un an. Le virus était mortel, il y allait y avoir des millions de morts, comme pour l'épidémie de grippe espagnole... Bombardement quotidien de chiffres, sans relâche, celui des morts, puis, celui des cas... Celui des cas-contact. Aucun traitement n'était efficace et surtout pas l'hydroxychloroquine... interdite ici aussi dès le mois d'avril 2020. Il n'y avait décidément que le vaccin qui pouvait nous sauver des griffes du Corona.

Ce marketing de la peur est tombé dans un terrain propice, en Israël, où les gens sont des polytraumatisés, depuis toujours, depuis la création de l'Etat, depuis les guerres incessantes, les attentats et les bombardements sur le Sud, depuis la nuit des temps et les premiers massacres de Juifs... Dans ce petit pays où chaque famille est endeuillée, où chaque enfant part à l'armée et parfois à la guerre, (comme durant ce terrible été  2014 durant lequel la radio égrenait chaque soir le nom des soldats tombés à Gaza, en mentionnant l'âge, 19 ans, 20 ans, et le nom du village, ou du kibboutz d'où le jeune était originaire...) la peur, on sait ce que c'est. 

Donc les gens ont obéi parce qu'ils ont y été, disons, fortement incités : celui qui n'irait pas se faire vacciner serait un mauvais citoyen, un paria, un exclu... S'il voulait garder son boulot, pour celui qui avait la chance d'en avoir encore un, il devait accepter l'injection, sans quoi c'était la porte. Diablement incitatif comme méthode, non ?

Aussi parce que c'était pratique.

Connaissant les Israéliens et leur faible pour ce qui est pratique, eux dont la devise bien connue est tchik tchak vézéou, (allez hop, c'est tout !) j'aurais tendance à penser qu'ils ont considéré la piqûre comme le feu vert pour pouvoir retourner vaquer à leurs occupations. Les gens veulent retourner dans les galeries marchandes, au restau, en boite... J'ai même un ami prêt à aller se faire piquer pour pouvoir aller au stade soutenir son équipe (Hapoal Beershéva) malgré les menaces de sa femme qui affirme que s'il persiste, elle demandera le divorce. Elle refuse de se faire injecter le vaccin anti-Covid 19, elle qui aime tant voyager pourtant. Mais la santé avant tout, et elle considère que ce vaccin c'est du poison, que des saletés, du foetus avorté et des produits toxiques. Elle ne veut pas d'ADN ni d'ARN messager dans ses cellules. 

Un peu comme moi...😉

Elle n'est pas la seule à penser que le remède est pire que le mal, ici. Il va sans dire que moi, je lui donne entièrement raison, vu qu'on a plus de 99% de chances de survivre en cas de contamination, le risque avec ce vaccin expérimental est largement plus important que le bénéfice. Et comme d'habitude, le risque est pour nous, et le bénéfice, pour le labo. Mais, allez comprendre, la vaccination obtient un franc succès auprès des citoyens ici en Israël.

Avant tout, les Israéliens veulent pouvoir reprendre l'avion. Je rappelle que nous sommes les gens qui voyageons le plus au monde, les premiers à remplir les avions. Hors de question de rester en rade, et de ne pas pouvoir voyager à cause d'une simple formalité : s'il faut se faire piquer pour obtenir le fameux passeport sanitaire, et éviter qui sait l'isolement, alors on se fait piquer. Tchik tchak vézéou.

D'ailleurs un accord entre la Grèce et Israël aurait été conclu, les vols reprendraient bientôt entre les deux pays, uniquement pour les vaccinés. Un accord semblable  serait à l'étude pour l'Estonie et l'Ukraine. L'aéroport Ben Gourion est toujours fermé, mais rien n'empêche de tirer des plans sur la comète...

Donc, les Israéliens aiment ce qui est pratique. Ils paient avec des applications, bit, pay.me, etc... Ils font au plus court, ils parent au plus pressé. Ils réservent et achètent en ligne, se font livrer, toutes les cartes sont informatisées, carte de bibliothèque, carte de santé, carte de pharmacie, carte de supermarché... carte de bus, et d'ailleurs on peut remplir cette dernière en téléchargeant une appli : en Israël, on aime les applis, la technologie, et tout ce qui est moderne en général. Ici, on est fan de Progrès, on adore la Science. On voue un culte au Nouveau.Voilà qui explique à mon avis l'engouement pour ce vaccin utilisant une nouvelle technologie, celle des vaccins dits à ARN messager. 

Milgram, dont le nom est associé à la célèbre expérience menée dans les années 60, parlait de soumission à l'autorité lorsque cette autorité est perçue comme légitime. Je crois que finalement, les gens font encore confiance à Bibi. (Il est retourné, avec ses avocats, devant le juge hier lundi). Il est encore et toujours le capitaine du vaisseau : en dépit de leurs angoisses, de leur colère, de leur conscience, (pour ceux qui sont encore connectés à leur neshama), les Israéliens accordent dans une large majorité toujours du crédit à leur Premier Ministre. Et ils ont fini par céder : après avoir été infantilisés, traumatisés, culpabilisés, criminalisés, empêchés de travailler, confinés, punis, poussés à la faillite, et pour certains, verbalisés, et parfois, frappés, ils se sont rués sur le vaccin comme un seul homme. Parce que Bibi leur promettait le passeport vert et le retour à la vie normale s'ils jouaient le jeu, s'ils allaient se faire vacciner : ''ensemble on y arrivera'', c'est sa formule. Une formule gagnante. Mais Bibi n'est-il pas un excellent communicateur, expert en réseaux sociaux, doublé d'un opportuniste hors-pairs ?

Pourtant, les autorités déplorent malgré tout ces jours-ci un net recul ralentissement de la vaccination, laquelle aurait diminué de moitié par rapport aux premiers jours... Les gens commenceraient-ils à se méfier ? Cependant trois millions de mes concitoyens sont vaccinés et cinq ont reçu la première dose : un peu tard pour changer d'avis, non ?

En tout cas, Bibi et Pfizer sont dans le même bateau... Espérons pour eux qu'il ne se transformera pas en galère...!

Les écoles réouvriraient après-demain jeudi, du moins, du moins, celles situées en zone verte, et uniquement les petites classes, d'alef à dalet, c'est à dire du CP au CM1. Pas les classes de première ni de terminale, car la vaccination n'est pas terminée, c'est ce que dit la radio ce matin, si j'ai bien compris. Ce que je trouve pour le moins curieux, car les élèves passent en ce moment les partiels du bac, ils ont commencé le 1er février avec l'épreuve de mathématique, et cette semaine c'est au tour de celle d'anglais.

Je leur souhaite bonne chance.


 


Commentaires

  1. Qui mieux que les Juifs comprend que la blague du serviteur qui achète un poisson pour son maître est une loi quasi mathématique.
    Rappel : bref, il apporte un poisson avarié. Le maître l'avait bien mis en garde de ne pas rentrer bredouille. Le maître propose trois punitions : la bastonnade, le manger, payer.
    Le serviteur se dit qu'il n'y aucune raison qu'il paye. Il commence à manger. Mais c'est terrible, et il ne mange que la moitié. Ils passent aux coups de bâton qui deviennent insupportables, puis le serviteur finit par payer. Il a subi les trois corrections.
    Toute révolution où les Juifs ont participé s'est retournée contre eux. On trahit sa foi et les siens puis on se fait emprisonner ou autre.
    Avec les accords d'Oslo, on jouait sur trois plans. La pleine souveraineté sur la terre d'Israël, la fin de l'état de guerre, la reconnaissance et la sympathie du monde libre pour Israël. Finalement, on a perdu les trois : régions cédés aux terroristes, attentats d'une atrocité sans précédent, recrudescence de l'antisémitisme.
    Aujourd'hui : on bouffe le vaccin, on garde les masques, on ne voyage pas.

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  2. Puisque le lien a été replacé dans le fil facebouquien, je me permets de faire le point quelque neuf mois plus tard. Netanyahou a misé, Netanyahou a perdu. C'était un pari, c'était jouer un numéro sur la roulette, pour ne pas dire la roulette russe. Son successeur menteur poursuit cette voie de la persécution, du mépris des droits de l'homme, ce qui est d'autant plus grave aujourd'hui que l'on connait les dessous de cartes : le produit est un poison et il est inefficace. Même pas bon contre les formes graves, au contraire. J'espère de tout coeur que Pfizer aura droit à son énième procès, mais que cette fois, il ne s'en tirera pas avec une amende, aussi élevée soit-elle, puisque de toute façon les amendes entrent dans sa statégie budgétaire. Qu'il lui soit interdit d'approcher les domaines relatifs à la santé publique, et que les peuples, et surtout le nôtre, se réveille enfin.

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