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Affichage des articles du juin, 2025

Fatigués, mais vivants.

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Ouf, enfin une vraie nuit de sommeil, et une journée entière sans alertes... J'y croyais plus ! Le cessez-le-feu a du bon, finalement. C'était pas gagné, parce qu'hier mardi, des missiles tirés par l'Iran ont été interceptés au dessus du Shomron et dans le nord d'Israël bien après l'heure du  cessez-le-feu, et cette violation a entraîné une déclaration d'Israël Katz, notre ministre de la Défense, assurant qu'Israël répliquerait fermement. Je vous avoue qu'au début je me suis réjouie que ça n'ait n'a pas tenu, que les arabes aient rompu l'accord, comme c'était à prévoir. Je ne croyais pas en cette illusion de paix à mi-chemin, de toute façon. Et donc l'annonce de ce cessez-le-feu ne m'a donc pas remplie de rage et de frustration, lisible dans les commentaires de ceux, nombreux, qui s'étonnaient, dans les groupes Whatsapp, ''tout ça pour ça !!!'' et ''mais pourquoi arrêter, les mollahs sont toujours l...

Lettre écrite d'un abri anti-bombes, à Jérusalem

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Lettre d’Eliyahou ben Yossef, dans un abri à Jérusalem, entre la menace et la promesse, à son cousin David ben Salomon, à Paris en réponse à sa lettre : Une lettre de David Ben Salomon à son cousin Mon très cher David, Je t’écris entre deux silences : celui qui précède la sirène, et celui qui suit l’explosion. C’est un moment propice pour la réflexion, et donc pour te répondre. Ta dernière lettre m’a procuré une vive émotion. Tu as ce talent rare de décrire la soumission avec grâce, l’inquiétude avec poésie, et l’exil avec un tel sens du détail que j’en venais presque à envier ta vie de clandestin reconnu. J’ai retrouvé dans ta lettre  ta finesse, ton style, ton art de faire du retrait une forme de raffinement. Il faut te reconnaître cela, mon cousin : tu as élevé l’autodéfense à un niveau esthétique. Tu me parles de ton quotidien : les gestes étudiés, les kippas pliées, les étoiles rangées, les noms corrigés pour mieux se fondre. J’ai souri à l’idée que même la mezouza de Mamie Hé...

Une lettre de David Ben Salomon à son cousin Eliyahou de Jérusalem.

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Mon cher Eliyahou, Tu t’étonnes que je ne sois pas encore venu m’installer chez toi, au cœur de cette terre d’Israël que tu appelles, avec ton enthousiasme coutumier, « le retour à la source ». Je dois t’avouer une chose : j’ai longtemps hésité, mais je voudrais te dire qu’en Israël, vous manquez de manières ! En France, c’est très différent… Chez toi, les gens sont bruyants, directs, parfois même un peu rudes. On crie au marché, on klaxonne, on tutoie son voisin dès la première roquette. Ici, nous sommes polis. Même quand on vous insulte dans la rue, on le fait avec distinction. On vous dit : « Excusez-moi, Monsieur, ce n’est pas vous personnellement que l’on attaque, c’est votre peuple… c’est Israël. » C’est cela, Eliyahou, la civilisation. Chez nous, on ne dit pas qu’on est antisémite. Non, on est antisioniste, c’est plus élégant. Cela permet de hurler « Mort aux Juifs » en prétendant défendre la paix. C’est subtil, tu comprends ? Nous sommes dans le pays de la nuance, et de la bien...